samedi 23 septembre 2017

Conseil municipal du 15 septembre


Remarques générales (analyse de Dialogues à gauche) : ambiance politique très particulière, la droite centriste de Redon est très structurée, se présente comme forte politiquement et compétente, implantée.  Dans la salle un groupe de soutien est là, et appuie les prises de parole. L’équipe municipale semble tenir compte de leur présence. D’ailleurs, Lorgeoux s’adresse avec sympathie à Redon, et accepte des concessions dans son propos pour lui complaire.
En revanche la droite plus à droite, celle d’Hermsdorf, qui se fait appeler cette fois Bachelier, de son nom d’épouse, est visiblement dénigrée. Quoique le tour de serrage de mains et de sourire ait semblé le même que celui de l’autre droite  avant le conseil, les deux-trois prises de paroles sont bien plus maladroitement construites et surtout, dénigrées comme de l’amateurisme par le Maire. Il y a les gentils et les méchants aux yeux de Lorgeoux, c’est clair.
On sent nettement le jeu d’influences avant les élections sénatoriales, car désormais Lorgeoux et Redon courent tous les deux pour En Marche – exit le PS. Au conseil, Redon se pose sur l’échiquier pour obtenir sa dose de légitimité politique en contrepartie du soutien à Lorgeoux. La ligne de séparation entre majorité et opposition devient floue. Mais alors, si Lorgeoux est élu après-demain, qui sera son remplaçant ?
 
Les débats au conseil (selon l’ordre du jour) :
Une seule membre de DàG pour suivre, et un peu patraque...

1- Le schéma d’aménagement durable du territoire :
Il se représente des subventions très importantes sur des domaines particuliers accordées par la Région. Les collectivités territoriales présentent les projets qui rentrent dans les cases de la politique décidées par la Région pour les faire financer, au moins en partie.  L’argent est donc l’enjeu de ce point, et Lorgeoux est tout content d’annoncer que, grâce à son travail et à celui de T. André (élue à la Région), il a pu obtenir plusieurs millions d’euros rien que pour Romorantin.
Commentaire de Dialogues à gauche : encore une fois, il aime montrer que Romorantin ne serait rien sans lui, et son réseau, et que la vraie politique se fait dans les copinages et les antichambres. Dommage que ce soit justement ce dont tout le monde ait ras le bol !
Le Maire présente les différents domaines qui définissent la politique régionale en direction de notre territoire (le pays de la vallée du Cher, le Romorantinais et le Monestois) : développement de l’emploi, mieux être social, maillage urbain et rural, rénovation urbaine, projet « à vos idées ». Sur une question de M. de Redon, à propos des difficultés connues par les agriculteurs, on s’aperçoit tout de même que le champ d’action du politicien local n’est pas bien grand : l’agriculture est décidée au niveau de la Région, les aides sont très encadrées par la PAC (et donc l’Europe) et qu’au niveau local, on fait ce qu’on peut pour aller le plus loin que le permettent les règles et aider les agriculteurs, mais qu’on ne peut pas grand-chose. Lorgeoux travaille à la Communauté de Communes avec le Maire de Billy pour construire une façon de permettre la transmission des propriétés tout en ne lésant pas les agriculteurs partant à la retraite. Suggestion de Dialogues à gauche : Et en créant un marché public municipal s’approvisionnant localement, en bio si possible ? N’est-ce pas aussi inciter les agriculteurs à s’installer et les consommateurs à mieux penser à comment ils se nourrissent ?
On apprend donc que l’enveloppe de plus de 3 millions a été obtenue pour les Favignolles : on parle clairement du nouveau centre commercial, de l’extension de la crèche, de l’aménagement urbain et paysager (Dialogues à gauche espère que l’idée de jardins partagés sera mise en œuvre et ne restera pas parole morte). Aircos et Caillau, qui voient leur lieu de production évoluer ne sont pas oubliés. Ensuite, plus d’un million sera donné pour améliorer l’isolation thermique des logements aux Favignolles, et rénover la porte des Béliers (que d’argent gaspillé sur ce point, rappelons-nous la vente à une société étrange, le rachat par la Mairie payant l’étude inutile, pour finalement envisager d’en abattre une partie en même temps que le projet de bar lounge dans la chaufferie tombait aux oubliettes !).  http://www.lanouvellerepublique.fr/Contenus/Articles/2013/11/06/La-porte-des-Beliers-rachetee-par-la-Ville-1677281 D’ailleurs, le sujet agace le Maire, comme il l’a montré sur un échange discret entre Redon et lui, la critique ne tenant qu’à un adverbe, mais relevé par l’édile. On se surveille, mais on intervient discrètement quand on est dans l’opposition « constructive » ;
On ajoute à ça un programme qui dépasse 2022, celui du PRU (programme de rénovation urbaine) aux Favignolles pour plus de 2.5 millions. Le quartier qui concentre le plus d’habitat social d la ville est donc présent à tous les chapitres de ce budget. Lorgeoux donne les moyens à la municipalité, autant qu’il peut, d’aller dans le sens de ce qu’elle a mis en œuvre – sans consulter encore les habitants autrement quand dans un conseil citoyen de pure forme, rappelons-le, et ce, malgré le travail récent sur le PLU.

2. Aircos : Lorgeoux pose des garanties pour justifier de la location-vente sur 140 mois à Aicos du bâtiment d’extension dont l’entreprise a besoin. Depuis 1968, l’entreprise a su honorer tous ses engagements financiers quand la ville l’a aidé. Redon demande que la conseil municipal fasse une sortie sur place pour se rendre compte – ah la politique de terrain !

3. Transferts de charge depuis la ville vers la Communauté de communes :
Il s’agit d’avaliser ce qui a été décidé au niveau de la Communauté de communes, et la décision concerne Romorantin, mais aussi Gièvres et Mur-de-Sologne, dont les zones d’activités relèves désormais du niveau communautaire.
Les autres domaines transférés sont la collecte des déchets et la zone pour les gens du voyage. Aucun commentaire d’ordre politique de quiconque. Les nôtres auraient eu trait à notre conceptions du service public : facilité de l’accès à l’école pour les enfants du voyage, garantie des droits humains fondamentaux et localisation de ces aires, et pour les déchets, outre la dimension écologique qui doit être travaillé sur le fond, la gestion par régie municipale, plus économique, efficace et pérenne demande une discussion bien en amont. Mais qui ne correspond assurément pas au libéralisme « bon ton » du Conseil municipal.

4. Un nouveau parking en centre-ville, rue du Lys (rue qui part de l’ancienne école de musique).
Les questions posées au dernier conseil par les deux oppositions permettent que certains éclaircissements soient apportés. Sur 3 mille mètres carrés, on est sur une hypothèse de 100 places, 2 mois de travaux, en espérant que les appels d’offre permettront tout de même que ce soit bouclé avant les fêtes, et ne pas gêner ainsi les commerçants. Occasion pour Hermsdorf de parler « sécurité », pour Redon d’avancer doucement le sujet des circulations douces, et pour Lorgeoux d’annoncer que la circulation et le stationnement seront revus au 1er janv. Chacun sa partition.
Petit échange pour savoir s’il serait judicieux de faire communiquer ce parking avec celui du centre médical avenue Lattre de Tassigny : avantage pour le centre médical ? simple bon sens ?  Lorgeoux, qui aime bien qu’on pense à lui et qu’on le fête, souhaiterait en tout cas une inauguration le 2 janvier, justement pour son anniversaire…  Vu qu’on ne sait pas encore si le parking sera payant ou pas, tout le monde a le droit de réfléchir de son côté s’il faudrait apporter un cadeau.

5. Des subventions exceptionnelles, notamment pour que des élèves du collège Vinci aillent au Sénat, invités par le Sénateur-Maire (!), ainsi que de quoi fêter l’anniversaire de la Matra 530 à la Pyramide et aussi un financement d’un voyage scolaire pour un enfant de Romorantin scolarisé à Neung.

6. Parmi les décisions budgétaires modificatives (à savoir les ajustements par rapport au budget proposé en début d’année), le financement d’un monument aux morts pour Xavier Jugelé. Précision apportée par le Maire : pour lui, mais aussi pour deux autres personnalités de la ville mortes dans leur fonction de protection, Jean Cruchet, qui a péri lors des violences urbaines en 1973, et Alphonse Robin, victime des Nazi en 1944, pour leur avoir résisté.
Réflexion sur cette annonce, aux détours d’une ligne budgétaire : On reconnait la logique de l’histoire de France construite par ses monuments aux morts, on cherche à donner un sens grandiose aux événements récents, en même temps qu’on essaie de digérer l’histoire locale, une tentative qui mériterait d’être plus collective. On peut saluer la volonté, on regrette la méthode : quand est-ce que l’histoire ne sera plus confisquée par la logique des grands hommes ?

7. En question diverses, Louis de Redon déplore que son association Ensemble pour Romo n’ait pu avoir sa place au forum des associations. 
Analyse : Ce fut une occasion pour Lorgeoux de bien préciser ce que représente la politique, pour lui, une affaire sérieuse, qui ne doit pas se confondre avec les loisirs. Le clivage est dommage, car c’est aussi une façon d’exclure les citoyens et leur vie ordinaire des échanges et de la construction des idées. Mais le forum des associations n’est sans doute pas le lieu pour faire émerger ces idées nouvelles : ouvrons, participons, invitons les opposants à toutes les initiatives de débats, n’ayons pas peur de défendre des idées, apprenons à écouter les uns et les autres, bref, faisons naitre des agora là où elles éclosent. On vous attends, membres d’Ensemble pour Romo !

A. Stedransky, pour Dialogues à Gauche