mercredi 20 mars 2019

Conseil municipal du 14 mars : D’où vient l’argent ? Où va l’argent ?

Retour sur le débat d’orientations budgétaires. Mais y a-t-il eu débat ?


Pour cette réunion, 9 absents, soit ¼ du conseil environ, un premier adjoint qui se tait pendant 2 heures, un élu Front National (RN) qui ne dit jamais rien mais vote presque toujours avec la municipalité, et un public qui doit tendre l’oreille pour tenter d’entendre tant la technologie employée pour la sonorisation est défaillante.Mais bon, il y va tout de même de l’intérêt général ! Car de quoi s’agit-il ? Le débat d’orientations budgétaires est l’occasion pour l’exécutif municipal d’informer les élus et la population, de sa politique fiscale et budgétaire, de ses choix de fonctionnement et d’investissement pour la ville. Ce débat n’est pas suivi d’un vote, mais il prépare le vote du budget qui aura lieu début avril. De façon attendue, ce débat a donné lieu à des propos d’autant plus vifs entre le maire et M de Redon que les municipales approchent, et qu’il faut bien créer de la différence artificiellement. Mais dans le bac à sable de la macronie, où l’un avait un temps proposé à l’autre d’être son premier adjoint, on esquive les sujets essentiels et on ne va jamais au fond des dossiers. C’est donc pour faire le travail à leur place que nous présentons ce compte-rendu. 

1)   D’abord, parlons calendrier. Des questions budgétaires traitées en mars 2019 pour le budget 2019 ? Dans la plupart des villes la question est en toute logique, réglée en fin d’année précédente. 
Deux à trois semaines seulement entre les orientations budgétaires et le budget lui même, alors que la loi autorise deux mois ? C’est dire qu’on n’attend rien de la réflexion des citoyens, parce qu’on n’aura ni le temps ni la volonté de les informer. Après 35 ans de pouvoir solitaire, on ne peut pas avoir ces égards. Imaginez à quel point on est loin de ce qui se pratique dans d’autres villes : un budget participatif c’est-à-dire la possibilité pour les citoyens, de décider eux-mêmes d’une partie de l’affectation de la dépense. Le budget communal examiné trois mois après le budget communautaire ? Vous l’avez compris, la démocratie est « descendante » ! La commune arrive en dernier quand l’essentiel est décidé avant. Ainsi c’est bien en conseil communautaire qu’aura été décidé l’achat de l’ancienne maison de retraite Saint Roch face à la mairie et sa rénovation coûteuse, pour 5 millions d’euros environ, à l’usage, de vous savez qui… la communauté de commune elle-même. Est-ce à cela qu’un tel volume d’argent public doit servir ? Quel usage pour cet argent ? Quel usage pour ces locaux historiques en centre ville ? Cela ne mériterait-il pas « un grand débat citoyen » avec à l’arrivée une sorte de RIC (Référendum d’initiative citoyenne) ? C’est ce que propose Dialogues à Gauche. 

2)   Rentrons dans le vif du budget. La capacité d’auto financement baisse (2,1 millions d’euros) : c’est l’écart entre les recettes et les dépenses de fonctionnement. Cette marge est reversée dans le budget d’investissement pour les grands travaux, par exemple la voirie. Quand cette marge diminue, pour continuer à investir, il faut donc emprunter davantage soit 2 millions d’euros supplémentaires cette année, ce qui porte la dette en cours à 15 millions d’euros. Selon M de Redon, Romorantin se rapprocherait de la zone d’alarme. Peut-être a-t-il raison, encore faudrait-il mettre en valeur la cause principale de la catastrophe annoncée ? Nos deux macronistes ne devraient-ils pas s’unir pour rejoindre les maires de France, et dénoncer le pillage des collectivités locales par l’Etat ? Pour Romorantin, 2,6 millions d’euros de dotation de fonctionnement ont été retirés depuis 2016. Donc autant de recettes en moins au service de la population. Pourtant, les communes sont souvent les premiers employeurs, à Romorantin, le troisième après l’hôpital et Caillau, et les premiers investisseurs, qui font tourner les entreprises et développent indirectement l’emploi. Une même voix, aurait donc dû s’élever du conseil municipal à l’adresse de Macron : « antisocial, tu perds ton sang froid ! ». Mais non rien de tout cela, pas même un murmure.

3)   Ce 14 mars, nous étions à la veille des deux journées d’action pour sauver la planète et l’humanité des dérèglements climatiques. L’affaire a même été relayée (et c’est tant mieux) par le premier adjoint dans le cadre de son club de l’escalier (pour le pouvoir municipal). Alors bien sûr, les orientations budgétaires auraient dû traduire par l’ampleur de la réflexion et la précision chiffrée des dépenses, la préoccupation écologique ! Zéro sur toute la ligne. Sur les circulations piétonnes et cyclistes à l’occasion de la rénovation des routes et de la réflexion sur le centre ville ? RIEN DU TOUT ! Sur l’amélioration des transports en commun intra ville et inter villes ? RIEN DU TOUT ! Sur l’aide à l’installation de producteurs locaux et sur les circuits courts que cela permettrait, par exemple pour la restauration collective ? RIEN DU TOUT ! … Sachez qu’à Romorantin les élus ne sont écologistes que contraints et forcés par la loi, comme pour le passage au zéro pesticide, et qu’ils s’agitent dans les manifestations parce qu’il faut bien récupérer l’air du temps en période électorale.

4)   Enfin, parlons d’une délibération en apparence anecdotique, par la modestie de la somme engagée (60 000 euros), et par l’absence de discussion suscitée. Mais délibération tellement révélatrice. 60 000 euros de subvention votés pour les bailleurs sociaux afin qu’ils n’augmentent pas (pour combien de temps ?) les loyers dans le cadre de la rénovation des Favignolles. Rappelons qu’à une réunion publique récente, deux bailleurs sur les trois n’ont apporté aucune garantie de maintiendes loyers, que d’autre part l’état se refuse à encadrer les loyers, qu’il dépouille les collectivités locales et n’a pas de politique de logement à la hauteur des besoins… Bref, le peuple de Romorantin est contraint par ses impôts de se financer lui-même l’espoir que les loyers des plus modestes n’augmentent pas. Et pourtant seule l’isolation thermique sera assurée mais pas l’isolation phonique. Nous sommes là face à l’une des conséquences des politiques d’austérités que les joueurs du bac à sable s’entendent pour ne pas dénoncer ! 

Et à la fin du conseil pour couronner le tout, zéro question diverse. Les élus n’auraient-ils plus d’oreilles pour entendre les doléances des citoyens, ni de bouche pour les exprimer ?

Conclusion :« Fin du monde, fin du mois, mêmes responsables même combat ! » ce mot d’ordre est de plus en plus repris par le mouvement social. La politique municipale et les pauvres débats qu’elle suscite, sont, eux, hors du monde, et loin de ceux dont même le début de mois est un problème. Il serait donc temps qu’une réflexion et une action politique vraiment alternatives se déploient à Romorantin. Dialogues à Gauche continue à y travailler.

Retrouvez également notre vidéo : Léonard et le RIC à Romorantin
Pour Dialogues à Gauche, les présents au conseil : James Tedesco, Franck Grandener, Francis Brunet, Yvon Chéry

samedi 9 mars 2019

Prochain Conseil Municipal : Jeudi 14 Mars 2019 à 18h00

Le prochain municipal est prévu le jeudi 14 mars 2019 à 18h00 à la mairie.

Comme d'habitude, l'association Dialogues à Gauche sera présente pour suivre les débats, en particulier les orientations budgétaires 2019 qui donne le cap de la politique suivie par la municipalité durant toute l'année.

D'autres thèmes sont à l'ordre du jour, et vous pouvez le consulter en cliquant sur le lien suivant :
http://www.romorantin.com/wp-content/uploads/2019/03/ODJ-CM-14-03-19.pdf

Nous encourageons tous les citoyen(ne)s à venir assister aux débats afin de s'impliquer dans les décisions prises qui influent directement sur la vie locale.

A l'issue de ce conseil, Dialogues à Gauche publiera son compte rendu avec son analyse ainsi qu'une vidéo, comme à son habitude.