Compte-rendu du conseil municipal du 5 novembre 2012
rédigé par Yvon Chéry pour Dialogues à Gauche
1. Menace sur le commissariat de police :
Le
maire a lu, avec un ton solennel, une longue délibération énumérant les
raisons techniques de s’opposer à la fermeture du commissariat. En
résumé, 25 gendarmes supplémentaires ne feront pas le travail de 47
policiers.
Cette
délibération a été votée à l’unanimité. M. Naudion (droite) a rejoint
le maire pour approuver la politique nationale d’austérité, donc de
réduction des services publics. Il s’agit seulement d’en éviter les
conséquences locales.
Dans
la discussion, j’ai dénoncé l’incohérence de cette position et la
convergence PS/droite sur le sujet … quant à M. Gabillas, il a sombré
dans les excès de toutes sortes, parlant de Romorantin comme d’une zone
de non droit, et rappelé sa demande d’équiper les policiers de gilets
pare-balles.
Pour justifier notre position, j’ai fait la déclaration suivante :
« Monsieur le maire, je voterai la délibération et je partage les arguments techniques que vous avez donnés. Mais je pense que cette délibération ne va pas assez loin.
« Pourquoi
faudrait-il accepter huit fermetures de commissariats au plan national à
condition que Romorantin ne soit pas dans la liste ? C’est une même
logique globale, une politique d’austérité, qui prévaut d’un
gouvernement à l’autre, au-delà des changements apparents. Faute de la
combattre globalement, nous en subirons les conséquences locales pour
d’autres services publics que le commissariat.
« D’autre
part, comment la liste des huit commissariats qui doivent fermer
a-t-elle été établie ? Par qui ? À quel moment ? Selon quel critère ? La
taille des villes (certaines villes comparables ne semblent pas
concernées, comme Vendôme) ? Le critère des services rendus à la
population a-t-il été pris en compte ?
« Pour
s’opposer à l’éventuelle fermeture du commissariat, il faut davantage
la replacer dans l’histoire romorantinaise des 10 dernières années, avec
la fermeture de Matra et la dégradation continuelle des services
publics et rendus au public : fermeture de tous les tribunaux ; dix
classes supprimées en dix ans dans les écoles ; restructurations à la
Poste détériorant le service rendu aux usagers ; désertification
médicale … Comment espérer recréer des emplois dans un tel désert ?
L’Etat doit être interpellé sur sa politique d’aménagement du
territoire.
« La
dimension économique et humaine doit également être prise en compte. La
fermeture du commissariat serait une perte d’emploi, donc de dépenses
effectuées dans les commerces de la ville. Des familles devraient, du
jour au lendemain, réorganiser leur vie, vendre la maison, scolariser
leurs enfants ailleurs …
« Enfin,
il serait assez paradoxal qu’en moins d’un an la ville installe des
caméras de vidéosurveillance et subisse la fermeture du commissariat.
« Pour
toutes ces raisons, je trouve, d’une part, que la délibération proposée
ne porte pas assez loin et que, d’autre part, devant la menace, comme
il y a dix ans, il faudrait appeler les citoyens à se mobiliser pour le
commissariat et pour la défense des services publics en général. »
Le
maire n’a pas exclu un appel de ce type. A la date de rédaction de ce
compte-rendu, le 14 novembre, plus de nouvelle, bonne ou mauvaise. Quand
vous le lirez, la situation aura sans doute évolué.
2. Communauté de communes :
Elle
change de fiscalité (passage de la fiscalité additionnelle à la
fiscalité professionnelle unique), ce qui permettra de recevoir une
dotation de l’Etat de 1,3 millions d’euros. Le budget de la communauté
va donc augmenter.
Elle
étend ses compétences qui comprennent maintenant : le développement
économique, le logement, le tourisme, la lutte contre la désertification
médicale, la voirie d’intérêt communautaire (soit, pour l’instant,
l’avenue Georges Pompidou et la rue du Patureau)
L’extension
des compétences peut se comprendre : en traitant certains dossiers à
plus grande échelle, on peut faire des économies. Se pose alors de plus
en plus la question de la fiscalité communale. Restera-t-elle
identique ? Question pertinente de M. Naudion – Réponse à venir de M. le
maire.
Se pose alors la question démocratique : si plusieurs dossiers échappent au conseil municipal, pourquoi avoir exclu de la représentation romorantinaise à la communauté (10 représentants) les oppositions municipales ? Cela est le cas depuis 2008, par décision du maire votée par sa majorité. J’ai rappelé notre proposition : 7 représentants pour la majorité municipale + 1 représentant pour chacune des trois oppositions.
La demande démocratique n’a pas été entendue …
3. « Maison pluridisciplinaire des médecins » :
Le
maire ne veut pas dire « santé ». Parce que cela lui rappellerait trop
que la proposition vient à l’origine de Dialogues à Gauche ? (que de
semi-injures reçues à ce propos !) Parce qu’il s’est fait griller par
Langon qui a installé la première sur le secteur et à donc bénéficié des
aides qui vont avec ?
Celle
de Romorantin est donc installée dans les anciens services techniques
(principe déjà voté antérieurement). Là, nous avons voté la demande
d’une subvention à la communauté de communes pour la réalisation des
travaux (soit 370 000 euros).
Vote Dialogues à Gauche : abstention
Cette
délibération a suscité des polémiques non dénuées d’arrière-pensées
personnelles, la droite se partageant même entre abstention et vote
contre.
4. La Poste :
Les
syndicats avaient sollicité le maire pour que la question de la
« réorganisation » de la Poste soit abordée au conseil et que les
suppressions d’emplois soient condamnées.
Le
maire a évoqué le sujet en questions diverses. J’ai insisté pour qu’un
vœu soit voté, ce qui fut finalement fait, à l’unanimité moins
l’abstention de M. Gabillas. Pourtant, nationalement, sa formation se
déclare pour les services publics de proximité …
Pour DIALOGUES À DAUCHE,
Yvon Chéry
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