Conseil municipal du
28 juin
Deux décisions
révélatrices de notre époque
1 – La société Caillau développe son activité et vient
d’obtenir un nouveau marché. L’actionnaire principal, un banquier hollandais
s’était engagé si l’activité reprenait, à construire une nouvelle usine dans la
zone de la Grange près du rond point de la route de Blois, pour remplacer les
locaux vétustes de mal adaptés à la production industrielle, de l’avenue
Jean-Jaurès.
Cet engagement avait motivé l’achat par la municipalité des
locaux actuels pour les louer à la société en attendant la nouvelle usine. Or
changement de stratégie : les actionnaires ont obtenu de la municipalité
des travaux de mise aux normes pour 600 000 euros (conseil municipal du 11
avril) puis une extension du bâtiment de nouveau pour 600 000 euros, ce 28
juin. Ils n’envisagent plus une nouvelle usine, mais ils envisagent de la
vendre. En attendant, ils remboursent sur dix ans, par une augmentation du
loyer, les investissements faits par la municipalité.
Mais seront-ils là pendant les dix ans ? Et si Caillau
venait à disparaitre ou à déménager, les locaux actuels seraient abattus
puisque la zone est polluée.
2 – La société Armoric Holging a racheté en 2012, pour une
somme inconnue mais faible selon le maire, la société Prolitol, route de
Pruniers.
Aujourd’hui, Armoric veut relocaliser Prolitol dans le
prolongement de Kopec Verloes, au village d’entreprises, dans la zone des
grandes Bruyères.
Pour faciliter le projet, la municipalité s’est engagée à
racheter le site route de Pruniers à Armoric, pour 700 000 euros, dès que
la nouvelle usine sera opérationnelle. Quelle plus-value au passage ? Ce
qui est inquiétant, c’est que le mairie ne soit pas en mesure de répondre à
cette question.
Les locaux de la route de Pruniers seront transformés par la
mairie en dépôt pour les magasins municipaux, évitant aux riverains les
nuisances causés par l’usine actuelle, et permettant de mettre à la vente le
site actuel des magasins route de Gy : la municipalité se félicite de
l’opération, sans s’inquiéter de l’arrière-plan financier.
Commentaires :
1. Des « entrepreneurs » qui sont des financiers
et non des industriels, imposent aux collectivités, par le chantage à l’emploi,
de sortir de leur rôle, de devenir constructeur d’usine, bailleur, banquier…
Ces financiers n’investissent rien, et les salariés, par leurs impôts locaux,
paient leur droit à l’emploi !
2. Pourtant, cela se fait sans engagement des actionnaires,
sans contrainte en terme de nombre et de nature des emplois créés. Le maire l’a
dit : dans lé période présente, nous ne négocions plus rien !
3. Ce que les collectivités font pour les actionnaires, elles
ne le font pas pour les PME/PMI, les artisans… qui n’ont pas les mêmes moyens
de chantage.
4. Les collectivités sont prises en tenaille entre leur
budget de plus en plus serré (baisse des dotations d’État et transfert de charges), et la pression des
grandes entreprises. Comment pourront-elles continuer à répondre aux besoins de
la population ? Et même aux autres demandes de ces groupes
industriels ?
Que faut-il en
déduire ?
Nous pensons qu’il faut arrêter net ce système socialement
et économiquement inefficace à moyen terme. Que pour ce faire l’État doit armer les
collectivités par la loi : c’est-à-dire interdire les pratiques qui par le
chantage à l’emploi mettent les collectivités en concurrence entre elles, et
prévoir un droit à réquisition des entreprises quand les financiers ferment ou
délocalisent.
Le rôle des collectivités locales n’est certainement pas de
jouer la carte de la toute-puissance, en se vantant de l’emploi que l’on
parvient à maintenir, alors qu’il est l’heure d’en créer. On ne peut pas parler
honnêtement d’une politique pour l’emploi. Il faut donc peser de tout son poids
politique local et national pour dénoncer la pression imposée aux municipalités
comme la nôtre.
Le changement, c’est pour quand ?
Yvon Chéry, notre élu DialogueS à Gauche, s’est abstenu sur
les 2 dossiers.
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