Orientation budgétaire et
présentation budgétaire 2016
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Conseils municipaux du mois de mars 2016
La politique en bon chef de famille
consiste-t-elle à faire tenir les séances de conseil en une heure ? On
peut dire que le conseil municipal se soucie davantage des frais de
baby-sitters de ceux qui y assistent que de la richesse des approfondissements
politiques…
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En effet, pour parler budget, le
conseil municipal sait faire des économies, même si en réalité celles-là ne
sauraient faire partie de quelconques promesses de campagne: absentéisme pour
les uns, unique question diverse pour les autres, souci de la majorité et de
l’opposition de nous épargner les détails du budget …
Rappel : le budget est toujours voté en mars et doit
être précédé d’une présentation des orientations budgétaires. Cela doit
permettre une démarche transparente, au cours de laquelle les conseillers
municipaux examinent et discutent les choix proposés, notamment ceux de
l’opposition. Normalement, c’est une occasion de montrer sa vision politique de
la gestion municipale et de définir concrètement, du moins par les chiffres,
les projets que l’on veut porter. Cela passe aussi par l’examen soigneux des
choix du maire en place pour souligner les manques, les domaines abondés trop
ou trop peu.
Le conseil municipal devrait
présenter le travail réalisé en commission, afin que les citoyens soient
informés des enjeux débattus.
Revenons en arrière, le 11 mars
avait lieu la présentation des orientations budgétaires pour 2016, le 30
mars celle du budget prévisionnel lui-même. C’est un moment très important
de la vie municipale, qui fixe le cadre financier à l’intérieur duquel les
autres délibérations seront discutées et votées pendant toute l’année.
Réglons donc la question du Front
national : ses deux représentants absents le 11, seule la tête
de liste le 31 (comme au temps où il n’y avait qu’un seul élu…) presque muet,
et qui vote sans expliquer ses absentions… Soit 25 % de présence réduite à
chauffer une chaise, pour un moment essentiel de la vie municipale. Quel mépris
pour les électeurs !
Revenons à quelques chiffres du
budget : maintien des taux communaux d’imposition ; près
de 3 millions d’euros d’excédent de fonctionnement (écart positif entre les
recettes et les dépenses) ; excédent reversé vers les dépenses
d’investissement qui seront ainsi supérieures à celles de 2015 ; faible
emprunt avec maintien d’un taux d’endettement inférieur au taux moyen des
villes équivalentes.
De quoi faire répéter au maire qu’il
s’agit d’un excellent budget, « tous les voyants étant au vert »,
comme l’a repris la presse locale, ainsi que la maire adjointe au budget sur
les réseaux sociaux, remerciant même l’opposition de voter pour son travail (ne
faisant que relayer le maire pendant le conseil, en somme).
Rions
un peu…
« Restaurer
notre église, c’est toucher au plus profond de notre âme », de qui vient
cette phrase ? Gabillas ? perdu ! Redon ? perdu ! Un
adjoint ayant oublié sa laïcité au placard ? encore perdu !
Mais
si, allez, vous avez trouvé - il n’y en a qu’un pour oser ce genre de phrase de
toute façon !
N Focus : Les orientations sont présentées par
Sylvie Baudat, maire adjointe (Finances et budgets). Elle présente les
objectifs comme des engagements afin de préserver à la fois la fiscalité et les
investissements.
Le niveau d’autofinancement de la
Ville permet d’investir notamment dans : la fabrique Normant, Saint-Marc,
l’usine de traitement des eaux, l’église Saint-Etienne, la porte des Béliers,
les Favignolles, et l’adaptation de deux écoles aux normes d’accessibilité pour
le handicap (maternelle des Tuileries et Louise de Savoie).
L’opposition de droite, dite
« ensemble pour Romo » a effectivement exprimé son bonheur. Elle a
notamment salué et goûté la compression salariale et la baisse des subventions
aux associations, par lesquelles on obtient en partie, l’excédent de
fonctionnement.
Rions
un peu…
Le lapsus de Redon montre à quel point l’opposition contrarie elle-même la
position qu’elle occupe : « je salis ces chiffres » corrigé bien vite en «
je salue ces chiffres ». L’opposition existe-t-elle ? Oh non, surtout
cachons la polémique que nous ne saurions voir !
La
ligne générale plaît beaucoup à l’opposition, ce qui peut apparaitre comme
paradoxal, mais qui souligne une démarche politique à double face : jouer
le jeu politicien qui consiste à construire son arrivée au pouvoir en
inspirant confiance, en défendant le rassemblement, et affirmer sa
différence le moment voulu. Où est la sincérité ?
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Commentaire de Dialogues à gauche sur le fond :
Bien sûr, nous nous réjouissons du
maintien des taux locaux d’imposition. Car il serait insupportable de réduire
encore le pouvoir d’achat en berne des Romorantinais, par une augmentation des
impôts. Bien sûr, il est profitable aux entreprises locales de maintenir un bon
niveau d’investissement. Sur ces deux points, nous sommes d’accord avec les
propos du maire tenus le 31 mars.
Mais quel a été le prix à payer
pour l’excédent de fonctionnement tellement vanté ? Une compression de
la masse salariale, cela signifie des emplois supprimés. Lesquels ?
Sont-ils non reconduits ? S’agit-il de départs en retraite ? Quels
critères sont-ils retenus ?
Réduire les subventions aux
associations pose forcément des questions, et des questions
précises : lesquelles ? selon quels principes ? les bons choix
ont-ils été faits – les citoyens ne seront pas en mesure à l’issue du conseil
de le savoir, chacun en jugera donc à l’aune de l’association à laquelle il est
attaché… Sur le fond, on porte atteinte à la vie associative, sel du dynamisme
romorantinais… On en revient au problème de l’austérité qui met à mal le tissu
social et donc notre vie quotidienne. Avec moins d’argent, fait-on aussi
bien ? Les associations seraient donc des profiteuses de subventions dont
elles n’auraient pas besoin ? (Le maire a souligné que les subventions
avaient été baissées quand les trésoreries étaient pleines). Le raisonnement
est forcément fallacieux. Pourtant on se garde bien de poser ce genre de
questions au conseil municipal, car qui s’écarte du consensus reçoit une volée
de bois vert. Or on préfère garder sa dignité devant le conseil que devant les
électeurs. D’ailleurs eux-mêmes pourraient préférer les édiles sachant rester
« dignes », plutôt que ceux qui acceptent de prendre tous les coups
nécessaires pour faire avancer le débat (aucun ne répondant à ce critère parmi
les élus romorantinais).
Rions
un peu (ou pas) : Quand Lorgeoux répond à Redon pour lui montrer que
la fabrique Normant ne coûtera pas trop au niveau personnel, il avoue
penser déjà au personnel qu’il y placera, ceux dont la santé ne permet plus
de faire autre chose que de la surveillance. En revanche, il faudra
externaliser le service entretien. Libérales et paternalistes, les bontés
comptées de notre sénateur-maire…
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Le saviez-vous ? L’excédent
de fonctionnement est obtenu, alors même que l’Etat baisse ses dotations de
fonctionnement (- 600 000 euros pour Romorantin), au nom des politiques
d’austérité que notre Europe demande d’appliquer. Et cela devrait continuer.
Avec moins de recette de l’Etat, ce sera, pour maintenir l’excédent de
fonctionnement, encore plus de compression salariale et de réductions des
subventions aux associations, pour les années futures. Aucun conseiller n’a
semblé voir le mur dans lequel nous nous projetons, l’air satisfait et en
accélérant.
COP 21 de papier ? Ce n’est pas la logique la
plus durable… !
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Autre exemple : la
rénovation des Favignolles va bientôt
commencer. La consultation populaire annoncée par le biais du
« conseil citoyen » a-t-elle réellement eu lieu ? Personne ne
demande de comptes là-dessus, pas une seule question au moment du budget (alors
que cela fait partie des investissements mentionnés).
La démocratie, ce n’est pas juste la critique en
bouche à oreille,
c’est plutôt être écouté et entendu.
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Pourtant, à Dialogues à gauche, nous
savons que ce conseil citoyen, censé être ouvert à tous les citoyens dans ses
réunions régulières, ne s’est jamais encore réuni en s’ouvrant à tout le monde.
Pourquoi les élus ne consacrent-ils pas une réunion, à l'image de celles
organisées certains mercredis matins par la maison de quartier, en invitant
toute la population des Favignolles (habitants, commerçants, professionnels) à
s'exprimer, et faire un lien avec le conseil citoyen?
Pourquoi les élus ne vont-ils pas écouter les gens sur tous les temps qui
précèdent la livraison des logements neufs, comme à Romo 1 ou à
Saint-Marc : la démocratie n’est pas une succession de cérémonies pour se
féliciter des résultats.
Les conditions sont-elles créées
pour que les citoyens s’impliquent ? Ce serait pourtant la condition pour
que les dépenses effectuées (et l’enveloppe pour les Favignolles est
conséquente) correspondent aux attentes et aux besoins. Qui s’en inquiète au
Conseil municipal ? Personne, semble-t-il – en tout cas personne ne prend
la peine d’exposer le souci qu’il ou elle en aurait.
Nous étions quatre membres de
Dialogues à Gauche dans le public le 11 comme le 31 mars, les rangs étant
occupés aux deux tiers, puis aux trois quarts. Quelques membres du conseil
municipal ont une haute idée de la démocratie, est-ce en procédant ainsi qu’ils
la défendent ? Nos comptes-rendus et analyses vous permettent de vous
faire votre opinion.
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