Le commissariat s’en va … Après ses tribunaux, la ville voit
encore disparaître un pan de ses services publics, un de plus et peut-être pas
le dernier.
Pourtant, nous avons bien vu que notre maire avait jeté dans
la bataille toute l’énergie de sa prodigieuse force … d’inertie. Il a
soigneusement évité de se mêler au petit peuple manifestant : pourquoi
l’aurait-il fait ? On ne lui a même pas envoyé un carton d’invitation,
tout juste un vulgaire tract. Indigne d’un « sénateur-maire », convenons-en.
Quand la ville se trouve en situation de perdre encore un
des quelques atouts qui lui restent, notre bon maire se fige dans une attitude
de prudente immobilité, un exercice d’équilibre fort délicat qu’il convient de
considérer avec respect. Pencher d’un côté, pencher de l’autre ? Nous
l’avons vu lors de l’épisode du Blanc-Argent : supprimé ? pas
supprimé ? Wait and see. Ne bougeons plus, ne nous compromettons pas,
laissons tous ces agités manifester, sans doute pour rien. Ils ont gagné ?
NOUS avons gagné. J’AI GAGNÉ ! Grâce à Moi, le BA est sauvé !
Même scénario pour le commissariat : si la décision du
ministère avait été différente, sans qu’il se soit impliqué le moins du monde, il
se serait abondamment congratulé. Mais les choses étant ce qu’elles sont :
j’ai fait tout ce que j’ai pu, ce n’est pas ma faute, je n’ai pas de
chance !
M. le maire aurait pu se contenter de prendre acte de cet
échec – qui est avant tout le sien – et d’en assumer sa part. Mais il a fallu
qu’il se défausse de sa lourde responsabilité sur… les syndicats de police.
N’ont-ils pas su actionner la brosse à reluire à sa convenance ?
Ce serait donc à cause de la susceptibilité froissée de notre cher maire que la ville se trouve
privée de son commissariat. Que des familles vont devoir quitter leur maison,
leur ville, leurs amis, que les conjoints vont perdre leur travail et les
enfants leurs copains d’école. Que la ville va perdre encore des habitants, et
les commerces une partie de leur clientèle.
Et notre cher maire, souhaitons-le, beaucoup de ses
électeurs qui devraient enfin ouvrir les yeux !
Le manque d’humilité de M. le maire a interdit à Romorantin
toute chance d’un ultime recours devant le Conseil d’État pour conserver son
commissariat. Honte à lui !
Et compliments à ses conseillers qui n’ont pas su (pas
pu ?) trouver, au fin fond de leur conscience, un sursaut d’amour-propre, une
once de dignité, pour voter contre lui et donner encore une chance à la ville.
Naguère, notre bon maire usait encore du NOUS, surtout
quand, en guise de programme électoral, il s’agissait de s’approprier des
projets qui n’étaient pas ceux de la municipalité, ceux de l’hôpital par
exemple. L’espace démocratique se réduisant comme peau de chagrin, le JE est
désormais omniprésent. Les projets, grandioses, farfelus parfois, inutiles
souvent, sont ceux de Monsieur Lorgeoux et de personne d’autre.
Il semble bien
en effet que Romorantin est sa propriété. Pour certains de ces projets,
« JE ne peux pas le financer moi-même ; JE n’ai pas de réserve
financière ». Est-ce qu’il ne parlerait pas là des sous des Romorantinais,
par hasard ?
Mais pourquoi se soucierait-il des Romorantinais ?
Qu’il doit être doux de ronronner dans la quiétude feutrée du Sénat,
couronnement de toute une vie !
Il y a peu, les journalistes de la NR évoquaient plaisamment
la crinière du lion. La crinière du lion poltron du Magicien d’Oz, sans doute.
Agasse
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