Départ de 47 policiers : le maire persuade les
citoyens que l’indifférence est la meilleure position.
Est-ce un progrès pour la démocratie ?
Nous saluons aujourd’hui le départ
des policiers avec une ironie amère. La rhétorique ne convainc personne que la décision
de fermer le commissariat soit juste ni humainement, ni politiquement, ni même
financièrement.
Les chiffres méritent d’être
confrontés, encore et encore :
47 policiers partent, 34 gendarmes
sont arrivés, mais 25 seulement sont affectés sur la compagnie de Romorantin,
pour remplacer le commissariat.
Certes les 11 autres permettront
une meilleure continuité territoriale et le maire de Vernou a le droit de se
réjouir.
Mais Romorantin ne peut en faire
autant, et la satisfaction de Jeanny Lorgeoux est proprement indigne.
La ville perd ses habitants, perd
des services, perd une institution et il serait permis d’être satisfait ?
Car, oui, des services seront
perdus : M. Lorgeoux prétend avoir négocié la pérennité de la plupart
d’entre eux en usant de ses relations politiques, et certes c’est tant mieux
pour la population. Pourtant, c’est uniquement le Préfet qui a validé le projet
de gendarmerie, avec l’aval du Ministère. Les relations de M. Lorgeoux auraient
dû permettre le maintien du commissariat…
Mais la Cour des Comptes a montré
depuis 2011 l’inutilité de ce genre de redéploiement pour faire des
économies : qu’espère-t-on en saignant les petites communes sous prétexte
que l’austérité est de mise ? Nous servons de poudre aux yeux à un niveau
qui nous dépasse.
Ici les mains courantes ne seront
plus enregistrées, ici le traitement des plaintes sera forcément
rallongé avec un personnel moindre pour les prendre en charge.
De plus, les patrouilles et les
permanences de nuit sont effectivement mises en place, mais comme c’est
étrange ! Personne ne s’engage sur leur pérennité… De plus, la nuit, le
planton couché devra attendre l’arrivée de la patrouille pour intervenir :
quels seront les délais ?
Quant aux policiers eux-mêmes,
quant aux personnes et à leur famille, alors que la droite négociait des
redéploiements avec force primes et avancements pour les fonctionnaires de
police, rien de tel n'est envisagé ici ! Et on voudrait faire croire que
Romorantin aurait fait le maximum pour ses agents uniquement en prévoyant que
la rentrée des classes aurait lieu en temps et heure... !
Il y a fort à craindre pour
l’avenir de la ville, c’est à ce titre que l’intitulé du Comité de Vigilance
des Services Publics du Romorantinais garde tout son sens. Nous ne sommes pas
là pour les partis ni les syndicats, nous sommes là parce que nous voulons
conserver la qualité de vie de notre ville et la développer.
Mais sans tribunaux, sans
commissariat, et peut-être bientôt sans sous-préfecture, que deviennent les
habitants de tout le bassin ? Les citoyens sont une fois de plus sacrifiés
sur l’autel des affinités politiques, et on veut faire passer leur
découragement, leur dégoût de la politique pour un assentiment…
Un bon exemple de combat perdu
parce qu'en haut, on avait décidé pour les autres ce qui était mieux pour eux.
4000 personnes ont signé la pétition, grâce à la mobilisation de nombreux
commerçants notamment : vous avez dit démocratie ?
Pour le Comité de Vigilance des Services Publics du
Romorantinais
Aurélia Stedransky
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