Conseil municipal du vendredi 18 avril à 20 heures
Présents pour Dialogues à gauche (parmi un public
fourni) :
Chantal Charron, Yvon Chéry, Genevièvre Dartau, Daniel
Decreux, Aurélia Stedransky
Mme Géry ayant dû décliner le
poste « pour des raisons personnelles », c’est Stéphanie
Marquès, la benjamine de l’équipe, qui prendra le relai. La délibération
prend la forme d’un vote, conformément à la loi.
On notera l’ironie avec laquelle
M. Lorgeoux a réussi à faire voter les deux conseillers FN (voir le dernier conseil
municipal) en leur faisant inscrire sur leur bulletin « refus de
vote ». On notera aussi que la
droite n’a pas daigné proposer un candidat, pour la forme.
Un chapitre un peu plus
politique : il s’agit de donner au maire la possibilité de faire certaines
dépenses en dessous de certains plafonds, sans recourir au vote du conseil
municipal. Or, vu les plafonds, on peut se demander si c’est vraiment
démocratique.
En effet, l’exemple le plus
frappant est celui des travaux, le seuil du pouvoir demandé par le maire au
conseil étant de 6 millions d’euros ou encore les 250 000 euros pour les
droits de préemption...
Commentaire de M. de Redon :
« Vous bâillonnez un peu la
démocratie ». Réponse du maire : « je vous laisse libre de vos
propos pour votre première intervention en conseil municipal ».
Et le comble, le FN
(rappel : ils prétendent veiller farouchement sur l’argent public), eh
bien le FN s’abstient sur ce vote – évidemment, juste pour ne pas faire comme
le reste de la droite.
- Désignation de membres pour les commissions obligatoires (dont
le nombre de membres est encadré par la loi).
Le vote peut se faire à bulletin
secret, mais il se fit d’emblée à main levée, avant que le maire n’en ait
demandé la permission au conseil. C’est vrai que c’est un petit détail de
forme, mais quand on a un juriste qui préside l’opposition, on pourrait
s’attendre que la loi soit rappelée. Finalement, la salle a fait entendre cet
oubli, et M. Lorgoux s’est empressé de le réparer d’un air d’évidence, histoire
de ne pas trop s’étendre sur son erreur.
Il s’agissait donc des
commissions suivantes :
- le syndicat mixte sur la
question de l’électricité
- aménagement
de la Sauldre
- la commission d’appel d’offre (4
de la mairie et 1 de droite)
- la commission de délégation de service public local (délégation pour les services du camping, de l’assainissement de l’eau, de la gestion de l’aire des gens du voyage) : les quatre mêmes de la mairie et un autre de la droite.
- la
commission consultative des services publics locaux (prix et qualité de
l’eau et de son assainissement) : le maire donne la liste des membres
désignés issus des organismes et associations de consommateurs : en outre,
on trouve cinq membres élus, les quatre mêmes de la mairie et un autre de la
droite.
- les
commissions des impôts directs communale, puis intercommunale : on
y trouve respectivement 32 et 11 membres, choisies parce qu’elles sont
« des personnalités indiscutables et indiscutées pour la connaissance
intime de la commune ». Oui, M. Lorgeoux aime bien quand on ne discute pas
trop, et il aime aussi le rappeler en passant.
- le centre
communal d’action sociale (CCAS) est composé de huit membres du conseil
municipal et de huit membres nommés. Le FN pourra se consoler de ne pas y
siéger politiquement puisqu’un des membres de droit en est proche, M. Darniche.
M. Gabillas, conseiller FN, s’est
amusé à qualifier la droite d’ « opposition collaborationniste »
parce que M. de Redon prend le parti de ne lui laisser aucune place quand c’est
de son ressort. M. Lorgeoux prend un malin plaisir à faire ressortir que ce
n’est pas sa faute.
Tout le monde s’amuse bien, on
aura de quoi commenter dans la presse, c’est formidable, mais le débat
politique est nul.
- Les commissions non obligatoires : M. Lorgeoux souligne
qu’elles sont instaurées « dans un esprit participatif » -
tiens, tiens, on se réapproprie le vocabulaire de notre liste, mais pas
d’illusion, uniquement dans le but de le vider de son sens. En effet, le
maire a bien souligné par la suite qu’il était, avec le conseil municipal,
le propriétaire et le détenteur de la décision. Tout cela est facultatif.
De là à en conclure que la démocratie est facultative… Le vote se portait
sur les commissions suivantes :
- la commission sur l’attribution des marchés pour les travaux
supérieurs à 5 millions d’euros
- la commission des finances (12 membres dont deux de droite et une
FN)
- urbanisme
environnement
- affaires
scolaires (9 représentants de la majorité municipale dont MM. Houry,
Dupuis, Mmes Orth, Marquès, Géry, + Mmes Hermsdorff et Dewaele, et M. Gabillas)
- sport
(12 représentants du conseil municipal, dont une seule femme pour la mairie,
parité pour les deux de droite et Mme Vacher pour le FN).
- le comité consultatif sur la circulation (dont sécurité, etc) : on notera
l’absence d’association cycliste, contrairement à la mandature précédente. Soit
c’est un oubli, soit ils sont compris qu’en se réunissant tous les 18 mois, ce
comité ne servait qu’à faire semblant de consulter.
- on finit le tour des
commissions par les représentants de la mairie dans des commissions
extérieures : territoire et développement, conseil d’administration des
lycées et collèges, conseils d’école, bureau d’information jeunesse, contrat
enfance, office des sport (dont un de
droite), le patronage des écoles, la mission locale.
Cela est
conclu par une absence d’intervention.
On notera qu’aucune des oppositions n’a fait de
commentaire… Pourtant, ils avaient quelques petites idées pendant la
campagne – ou pas…
Les chiffres principaux se
trouvent dans la
Nouvelle République de mardi. Mais on peut rappeler ces éléments :
Pas
d'augmentation des taux communaux des taxes d'habitation, foncières, non bâtis
et d’ordures ménagères, emprunt de 7 millions, augmentation dépenses de
fonctionnement de 1,31% et des recettes de fonctionnement de 3,93% ; 1,2
millions de subventions aux associations.
Nous pourrons vous livrer les
notes que nous avons prises sur les détails happés vol plus tard. La liste a
été longue, car il n’avait pas eu de commission des finances pour dégager le
terrain, et le maire s’est ingénié à faire remarquer combien elle était
ennuyeuse. Nous pouvons saluer l’énergie vaillante de la conseillère
municipale, Mme Baudat, visiblement extrêmement à l’aise pour égrener les
chiffres. L’absence habituelle de gratitude de M. Lorgeoux (qui conclut d’un
ton faussement comique « je vous remercie, je vous autorise à vous
désaltérer), son ton condescendant pour lui proposer son aide (Eût-il mieux
réussi qu’elle ? Peu probable à la vérité), sa façon de couper la parole à
ses collaborateurs, rien n’a départi Mme Baudat de son sourire. Bref, la
classe.
Au moment des interventions, on
pourra souligner tout de même l’habile tentative de manipulation des chiffres
par le maire pour dissimuler la gêne que crée l’endettement. D’un ton très
léger, il veut faire croire que M. de Redon manie des chiffres erronés, parce
que M. le maire préfère les chiffres actuels de l’endettement, plus flatteurs
que ceux à venir : 115 € cumulé par habitant en 2013, 615 € prévu pour
l’année en cours, que M. de Redon présente comme le double pour les
contribuables, puisqu’en réalité seule la moitié des foyers est imposable.
M. de Redon, après avoir déploré
d’avoir reçu les documents très tardivement sans les détails énumérés par Mme
Baudat (haha, il va falloir s’habituer à découvrir plein d’infos lors du
conseil même) analyse aussi la question des priorités : où sont l’emploi
et la question de la démographie dans le budget proposé ? M. Lorgoux
assure que les travaux publics sont une mine d’or pour les entreprises locales
– on entend d’ici les commentaires.
Tout cela dit à l’adresse de M.
de Redon d’un ton suffisant, sans jamais le regarder, l’invitant à conserver le
ton de la « modestie politique »
puisque les électeurs l’ont choisi lui, Jeanny Lorgeoux. (C’est le
moment dans ce texte où on peut rire, même rire jaune, bon).
Toujours la même pirouette qui
balaye la validité de toutes les critiques et qui sert à décourager les vrais
gens de s’intéresser à la politique : « vous êtes obligés de me
critiquer, c’est le jeu démocratique ». Comme si tout cela était un jeu,
que prendre la parole en conseil municipal n’avait aucun sens. Mais
véritablement, pour affirmer que Jeanny Lorgeoux est bien décidé à faire ses
choix tout seul.
A la suite de cela, il est remarquable qu’aucun
conseiller d’opposition n’ait repris la parole !
Rappel : le règlement du
conseil municipal, rédigé par l’équipe de M. Lorgeoux bien sûr, permet de
reprendre la parole une fois, si on la demande ; c’est-à-dire de parler en
deux fois. On peut donc corriger les leçons de morales – au risque bien sûr de
se faire « corriger » une seconde fois, puisque c’est toujours le
même qui a le dernier mot.
Coût total : 5,3 millions HT
dont 2,2 millions de subventions
Une analyse, qui n’a pas été
faite par l’opposition lors du conseil municipal : cette subvention entre
dans la négociation concernant Romorantin comme pôle de centralité. On peut
donc vraiment se demander comment Jeanny Lorgeoux arrive à convaincre les
institutions publiques de financer toujours des travaux d’embellissement de la
ville, sans que les volets emploi ou qualité des services publiques n’entrent véritablement
en ligne de compte.
Il s’agit de 8 logements construits
par « 3F » pour 130 000 euros à répartir sur 2014, 2015, 2016.
M. de Redon demande à qui les
logements sont destinés, mauvaise formulation, le maire ne comprend pas que la
question est de savoir si ces logements seront adaptés à des personnes à mobilités
réduites, par exemple, des personnes âgées. Car, encore une fois, le cahier des
charges pour ces logements sociaux est inexistant. On se contente de faire du
logement social, sans rien demander aux organismes bailleurs en échange des
subventions accordées.
La conséquence, remarquée par la
droite et reconnue volontiers par la mairie, est de rendre service aux
propriétaires quand c’est possible, en faisant de ces terrains des candidats à
la viabilisation.
De belles paroles furent
prononcées, annonçant un soutien à l’éducation populaire, l’accompagnement de
projets relatifs aux initiatives prises par les jeunes eux-mêmes, la promesse
que des suites réelles seront données au dossier « Romo demain ». Un
peu de rêve en fin de conseil.
12 bis. Utilisation des installations sportives par les lycées, moyennant
14 000 euros pour le lycée C. de France, et 7 000euros pour le lycée
Denis Papin.
14. 1/3 de page chacun à M. le
Maire et aux 2 oppositions du Conseil Municipal
dans la revue « Romo
Dialogue ».
- Une contractuelle
est embauchée pour un an renouvelable sur la question du commerce de proximité, plaçant l’Arca comme
intermédiaire privilégié avec la mairie sur ces sujets. Il s’agit en effet
d’Isabelle Brandissou qui tenait un commerce de décoration place de la
Paix et qui était élue présidente de l’Arca jusqu’à récemment.
Aucune question diverse n’a été posée… Ainsi l’ordre du jour
donné par la mairie satisfaisait pleinement tous les nouveaux élus…
Au secours, les Romorantinais ont élu ceux qui n'avaient rien à dire ! |
Fin de la séance 22 h 40.
Aurélia Stedransky pour Dialogues à gauche