mardi 26 février 2013

Notre élu parle pour le comissariat à Romorantin




Conseil municipal du 22 février 2013 : COMMISSARIAT
Déclaration de Dialogues à Gauche


Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs,
Je n’ai guère de questions à vous poser, Monsieur le préfet, puisque vous êtes venu nous expliquer ce que nous savions déjà par la presse, soit « les modalités de la réorganisation ».
Une question toutefois : Monsieur le maire vous a demandé, si j’en crois la Nouvelle République du 31 janvier, un engagement sur le maintien de la sous-préfecture. Pourriez-vous ce soir confirmer son maintien quoiqu’il arrive ?
Vous êtes donc venu nous « expliquer », faire de la pédagogie, tenter de faire comprendre et accepter l’inacceptable, détailler le « comment », parce que le pourquoi est absurde et donc caché. C’est un exercice auquel nombre de hauts fonctionnaires ont été contraints ces dernières années, par exemple à l’éducation nationale, et dont j’ai malheureusement été souvent témoin dans les instances où j’ai pu siéger.
Toutefois, je vous remercie d’être venu pratiquer cet exercice difficile ; c’est finalement la différence entre  le privé et le public depuis une bonne dizaine d’années : les politiques suivies se rejoignent, mais on ne verra jamais un membre de la famille Lagardère, pour Matra, ou un dirigeant européen de Carrier s’expliquer dans l’enceinte du conseil municipal, alors que vous, vous êtes là. C’est beau, c’est digne, mais cela ne justifie rien pour autant.
Que tente-t-on d’expliquer depuis 10 ans, et depuis quelques semaines pour le commissariat, à ceux qui peinent à comprendre ?
L’explication combine deux stratégies :

La première, c’est qu’avec moins (des effectifs en moins), on fait bien sûr des économies (c’est bon pour la France, la dette, etc.) et qu’en plus, miracle, on fait plus et mieux, on est plus efficace dans le service rendu aux usagers. Aujourd’hui, vous nous dites que la réforme de M. Valls n’est pas pilotée par le souci de faire des économies. Mais s’il a besoin de redéployer vers les grands centres urbains, c’est bien qu’un nombre de postes suffisant n’est pas créé à l’échelle nationale.
Dans la NR du 30 janvier, vous parliez « d’une meilleure organisation opérationnelle avec un niveau de sécurité au moins équivalent, si ce n’est meilleur ».
Il suffit de lire le rapport de la Cour des Comptes d’octobre 2011 commandé par la commission des finances de l’Assemblée nationale, rapport sur les politiques de redéploiement police-gendarmerie, pour invalider les arguments précédents. En effet, le taux de remplacement des policiers par les gendarmes dans les 48 commissariats supprimés (41 en 2003/2006 et 7 en 2011) est estimé à 70 %.
 Toutefois, pour des questions indemnitaires et de logement, notamment, (+ policiers municipaux), il ne faut pas en conclure à des économies. Le ministère est, selon la Cour des comptes, je cite page 35 « dans l’ignorance du coût global des mesures de redéploiement et d’accompagnement des personnels ». Plus loin, page 41, le rapport ajoute que l’évaluation de l’efficacité (et non plus seulement des coûts) est difficile et peu concluante ».
Au final : aux questions : combien de personnes concernées ? pour quel coût ? avec quelle efficacité par rapport aux objectifs annoncés ? A ces questions, il n’y a pas de réponse officielle et sérieuse. J’ajoute qu’aucune enquête publique sur le ressenti des agents et des populations après redéploiement n’a été conduite dans les communes concernées. On comprend pourquoi ! elle risquerait de converger avec ce que ressentent les salariés et les usagers, quand une classe maternelle passe à 30 élèves ou quand le courrier n’est plus distribué tous les jours ou l’est en milieu d’après-midi (exemples romorantinais récents) : ce vécu, c’est celui de la souffrance au travail d’un côté, de la colère de l’autre (celui des usagers).
Ce n’est donc pas à partir d’un état des lieux sérieux (la gendarmerie fait-elle mal son travail à Vineuil ? la police à Romorantin ?), pas plus qu’à partir d’un bilan crédible des changements opérés depuis 10 ans, qu’on s’apprête à enclencher une troisième vague de redéploiement, dont le commissariat de Romorantin fait partie.
Dans les discours officiels eux-mêmes, cet argument du « plus d’efficacité avec un coût diminué » ne s’emploie pas ou plus seul, tant il se heurte au vécu du terrain et à la réalité des chiffres. Il doit donc se combiner avec un autre argument, presque contradictoire.
  C’est la deuxième stratégie explicative pour faire accepter l’inacceptable : non plus faire plus avec moins, mais moins c’est plus (puisqu’on admet sans doute qu’il faut être plus pour faire plus), la multiplication miraculeuse des agents par transformation des soustractions en additions. Ainsi, à Romorantin, aux 25 gendarmes qui remplaceront au sens strict les 48 policiers (au sens strict ? avec des nuances, il n’est pas exclu qu’on fasse appel à eux pour des interventions au nord de Romorantin : Vernou, Courmemin etc. a ce serait plus « opérationnel » que d’appeler ceux de Selles-sur-Cher.
On ajoute sans doute, sans sourciller, les 8 gendarmes supplémentaires du PSIG et celui, supplémentaire, de la brigade des recherches, dont la zone d’intervention peut être celle de la compagnie entière.
C’est ainsi qu’on arrive à 34 nouveaux gendarmes que l’on compare aux 48 policiers qui n’interviennent que sur Romorantin. On compare donc ce qui n’est pas comparable. Mais comme cela ne suffit pas pour atteindre 48, on ajoute les 24 gendarmes déjà là mais qui ne sont pas dédiés à Romorantin.
C’est à ce compte-là qu’on atteint 58, et donc plus de gendarmes que de policiers. Il y a donc bien mystification et enfumage de la population. C’est d’ailleurs ce que confirme la Cour des comptes que je cite une dernière fois. Je cite, page 30 :
« En pratique, le maintien des effectifs dans les cas de transferts de la police à la gendarmerie a été obtenu par deux moyens » – voici le deuxième qui concerne Romorantin : « en localisant dans la commune affectée des unités ayant une compétence sur l’ensemble de la communauté de brigade, l’arrondissement, voire le département » – Plus loin, le texte dit que le maintien n’a ainsi été réalisé qu’en « apparence ». Comme chacun sait, dans ce contexte, l’apparence est le contraire de la réalité.
L’analyse des arguments employés pour justifier le redéploiement dévoile donc un tour de passe-passe : économie incertaine, efficacité non mesurée, manipulation des chiffres. A ce tour-là, peu d’élus locaux se laissent prendre !
C’est ainsi qu’à St Gaudens, concerné par le même projet, le sénateur socialiste déclare : « Gouvernement de gauche ou pas, je refuse une telle décision. A partir du moment où nous acceptons la concertation, c’est comme si nous acceptions la fermeture et nous disions prêts à en discuter les modalités ». Et hier, jeudi 21, plus de 1 000 personnes ont défilé, avec l’intersyndicale des policiers, en présence du maire, du député, et avec le soutien du président du Conseil général. C’est ainsi encore qu’à Dinan, la pétition est signable au commissariat et en mairie.
Se pose alors la question : et nous, à Romorantin, qu’avons-nous fait en tant qu’élus ?
Je m’adresse à vous, Monsieur le maire. Depuis le début, on vous sent hésitant, entre la condamnation et l’acceptation, avec une forte tendance à pencher vers la deuxième. Car si d’un côté vous avez fait voter un texte le 5 novembre, condamnant une éventuelle fermeture, et si, le 31 janvier, vous déclarez à la NR : « je me bas jusqu’au bout pour le commissariat. C’est mon rôle », de l’autre, vous vous déclarez successivement, et avec un certain crescendo, vers l’acceptation : le 31 janvier : « nous sommes dans le cadre d’une politique nationale que je soutiens, mais je n’ai pas de chance » ; le 2 février : « je fais contre mauvaise fortune bon cœur », et le 3 février : « je suis d’accord avec la politique de redéploiement de Manuel Valls qui est un ami ».
C’est dans cette logique que vous avez cru bon de m’adresser un courrier, le 4 février, dans lequel vous me dites : « chacun comprendra que vous voulez faire du tohubohu pour des raisons partisanes et électoralistes ». Je vous rétorque simplement qu’en matière d’électoralisme, j’étais dans la manifestation il y a10 ans et que j’y serai le 9 mars prochain. J’ai donc des principes, ce qui est le contraire de l’électoralisme, simple adaptation aux circonstances par calcul ; en matière de « raisons partisanes », je suis du parti de notre ville et des services publics et non de celui de M. Valls.
Quant au terme de « tohu-bohu », il y a là une manière clanique chez ceux qui sont quelque peu portés vers la tyrannie de renvoyer au désordre et au bruit les opinions différentes, ce qui est indigne en démocratie. Croyant avoir fait mon portrait par cette phrase, vous avez fait simplement le vôtre. Je vous demande donc de retrouver votre calme, votre raison, et d’être à l’écoute de la ville.
Et je fais, pour finir, les demandes et les propositions suivantes, que j’ai le sentiment de ne pas faire seul, puisque hier soir, 2 899  Romorantinais avaient déjà signé la pétition initiée par le Comité citoyen de vigilance des services publics :
Premièrement, en raison des arguments énoncés dans cette intervention et par respect pour les Romorantinais qui ont tant subi depuis 10 ans, je demande à Monsieur le préfet de remettre un avis négatif, le 15 mars, au ministre de l’Intérieur ; 
Deuxièmement, je demande à Monsieur le maire de mettre au vote du conseil municipal, ce jour,

 le refus de la fermeture du commissariat. On ne peut en effet considérer que la chose a été faite le 5 novembre. Le 5, nous votions sur une éventualité. Aujourd’hui, c’est sur une décision annoncée, et après explication.
ensuite de mettre au vote un appel du conseil municipal à tous les Romorantinais à se joindre (comme fait en 2003) à la manifestation du 9 mars, c’est-à-dire à participer, comme le disait Rimbaud, à un « tohu-bohu triomphant ».

jeudi 21 février 2013

Prochaine réunion mardi 19 mars


Chers amis,



Vous êtes conviés à notre prochaine réunion le


Mardi 19 mars 2013 de 18 H 30 à 20 heures 30

 au Centre administratif, à droite sous le porche



Nous y continuerons le travail sur les municipales de 2014, travail commencé lors de notre assemblée générale du 22 janvier (18 présents).



Nous appelons tous les adhérents et sympathisants à être présents le 19 mars et à venir accompagnés de citoyens Romorantinais susceptibles d’être intéressés par notre travail.

Ce ne sera pas une réunion publique, mais il nous faut élargir le cercle pour construire progressivement la liste et travailler sur les contenus.

D’autre part, l’actualité sociale romorantinaise est marquée par les suppressions d’emplois chez Carrier, une fermeture de classe envisagée à St Marc  et la décision annoncée de fermeture du commissariat.



  Des dates à retenir :

·         Vendredi 22 février à 18 H, salle Beaulieu (Musée Matra), conseil municipal, avec le commissariat en sujet majeur – mais aussi St Marc, les orientations budgétaires.

Il serait bien que la salle soit pleine à craquer.

Faites découvrir l’ambiance « conseil » à vos amis !

·         Jeudi 28 février, Bourse du Travail, à 18 H : le comité qui agit pour la défense du commissariat donne rendez-vous à toutes les bonnes volontés disponibles pour récupérer les tracts à distribuer. La distribution se fera dans tout Romo, par tournées de facteur, selon le principe bien connu de DIALOGUES À GAUCHE (distribution souhaitée les 1er et 2 mars).

Nous comptons sur vous !


Enfin, le samedi 9 mars à 15 H, tous devant le commissariat !

Bises à tous,

A bientôt,



Sylvie                 Bernard                Yvon           Arlette