mardi 14 mai 2013

Le commissariat s’en va …



   Le commissariat s’en va … Après ses tribunaux, la ville voit encore disparaître un pan de ses services publics, un de plus et peut-être pas le dernier.
   Pourtant, nous avons bien vu que notre maire avait jeté dans la bataille toute l’énergie de sa prodigieuse force … d’inertie. Il a soigneusement évité de se mêler au petit peuple manifestant : pourquoi l’aurait-il fait ? On ne lui a même pas envoyé un carton d’invitation, tout juste un vulgaire tract. Indigne d’un « sénateur-maire », convenons-en.
   Quand la ville se trouve en situation de perdre encore un des quelques atouts qui lui restent, notre bon maire se fige dans une attitude de prudente immobilité, un exercice d’équilibre fort délicat qu’il convient de considérer avec respect. Pencher d’un côté, pencher de l’autre ? Nous l’avons vu lors de l’épisode du Blanc-Argent : supprimé ? pas supprimé ? Wait and see. Ne bougeons plus, ne nous compromettons pas, laissons tous ces agités manifester, sans doute pour rien. Ils ont gagné ? NOUS avons gagné. J’AI GAGNÉ ! Grâce à Moi, le BA est sauvé !
Même scénario pour le commissariat : si la décision du ministère avait été différente, sans qu’il se soit impliqué le moins du monde, il se serait abondamment congratulé. Mais les choses étant ce qu’elles sont : j’ai fait tout ce que j’ai pu, ce n’est pas ma faute, je n’ai pas de chance !
  M. le maire aurait pu se contenter de prendre acte de cet échec – qui est avant tout le sien – et d’en assumer sa part. Mais il a fallu qu’il se défausse de sa lourde responsabilité sur… les syndicats de police. N’ont-ils pas su actionner la brosse à reluire à sa convenance ?
   Ce serait donc à cause de la susceptibilité froissée  de notre cher maire que la ville se trouve privée de son commissariat. Que des familles vont devoir quitter leur maison, leur ville, leurs amis, que les conjoints vont perdre leur travail et les enfants leurs copains d’école. Que la ville va perdre encore des habitants, et les commerces une partie de leur clientèle.
  Et notre cher maire, souhaitons-le, beaucoup de ses électeurs qui devraient enfin ouvrir les yeux !
   Le manque d’humilité de M. le maire a interdit à Romorantin toute chance d’un ultime recours devant le Conseil d’État pour conserver son commissariat. Honte à lui !
   Et compliments à ses conseillers qui n’ont pas su (pas pu ?) trouver, au fin fond de leur conscience, un sursaut d’amour-propre, une once de dignité, pour voter contre lui et donner encore une chance à la ville.
   Naguère, notre bon maire usait encore du NOUS, surtout quand, en guise de programme électoral, il s’agissait de s’approprier des projets qui n’étaient pas ceux de la municipalité, ceux de l’hôpital par exemple. L’espace démocratique se réduisant comme peau de chagrin, le JE est désormais omniprésent. Les projets, grandioses, farfelus parfois, inutiles souvent, sont ceux de Monsieur Lorgeoux et de personne d’autre. 
Il semble bien en effet que Romorantin est sa propriété. Pour certains de ces projets, « JE ne peux pas le financer moi-même ; JE n’ai pas de réserve financière ». Est-ce qu’il ne parlerait pas là des sous des Romorantinais, par hasard ?
   Mais pourquoi se soucierait-il des Romorantinais ? Qu’il doit être doux de ronronner dans la quiétude feutrée du Sénat, couronnement de toute une vie !

   Il y a peu, les journalistes de la NR évoquaient plaisamment la crinière du lion. La crinière du lion poltron du Magicien d’Oz, sans doute.

Agasse

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