dimanche 27 avril 2014

Compte-rendu du conseil municipal du 18 avril 2014 (avec des détails et encore des détails !)

Conseil municipal du vendredi 18 avril à 20 heures

Présents pour Dialogues à gauche (parmi un public fourni) :
Chantal Charron, Yvon Chéry, Genevièvre Dartau, Daniel Decreux, Aurélia Stedransky

  1. Nomination d’une nouvelle adjointe au logement
Mme Géry ayant dû décliner le poste « pour des raisons personnelles », c’est Stéphanie Marquès, la benjamine de l’équipe, qui prendra le relai. La délibération prend la forme d’un vote, conformément à la loi.
On notera l’ironie avec laquelle M. Lorgeoux a réussi à faire voter les deux conseillers FN (voir le dernier conseil municipal) en leur faisant inscrire sur leur bulletin « refus de vote ».  On notera aussi que la droite n’a pas daigné proposer un candidat, pour la forme.

  1. Vote du pouvoir au maire pour certaines dépenses sans vote du conseil municipal
Un chapitre un peu plus politique : il s’agit de donner au maire la possibilité de faire certaines dépenses en dessous de certains plafonds, sans recourir au vote du conseil municipal. Or, vu les plafonds, on peut se demander si c’est vraiment démocratique.
En effet, l’exemple le plus frappant est celui des travaux, le seuil du pouvoir demandé par le maire au conseil étant de 6 millions d’euros ou encore les 250 000 euros pour les droits de préemption...
Commentaire de M. de Redon :  « Vous bâillonnez un peu la démocratie ». Réponse du maire : « je vous laisse libre de vos propos pour votre première intervention en conseil municipal ».
Et le comble, le FN (rappel : ils prétendent veiller farouchement sur l’argent public), eh bien le FN s’abstient sur ce vote – évidemment, juste pour ne pas faire comme le reste de la droite.

  1. Pouvoir donné au maire pour accorder les permis de construire, voté à l’unanimité.

  1. Désignation de membres pour les commissions obligatoires (dont le nombre de membres est encadré par la loi).
Le vote peut se faire à bulletin secret, mais il se fit d’emblée à main levée, avant que le maire n’en ait demandé la permission au conseil. C’est vrai que c’est un petit détail de forme, mais quand on a un juriste qui préside l’opposition, on pourrait s’attendre que la loi soit rappelée. Finalement, la salle a fait entendre cet oubli, et M. Lorgoux s’est empressé de le réparer d’un air d’évidence, histoire de ne pas trop s’étendre sur son erreur.
Il s’agissait donc des commissions suivantes :
- le syndicat mixte sur la question de l’électricité
- aménagement de la Sauldre
- la commission d’appel d’offre (4  de la mairie et 1 de droite)

- la commission de délégation de service public local (délégation pour les services du camping, de l’assainissement de l’eau, de la gestion de l’aire des gens du voyage) : les quatre mêmes de la mairie et un autre de la droite.
- la commission consultative des services publics locaux (prix et qualité de l’eau et de son assainissement) : le maire donne la liste des membres désignés issus des organismes et associations de consommateurs : en outre, on trouve cinq membres élus, les quatre mêmes de la mairie et un autre de la droite.
- les commissions des impôts directs communale, puis intercommunale : on y trouve respectivement 32 et 11 membres, choisies parce qu’elles sont « des personnalités indiscutables et indiscutées pour la connaissance intime de la commune ». Oui, M. Lorgeoux aime bien quand on ne discute pas trop, et il aime aussi le rappeler en passant.
- le centre communal d’action sociale (CCAS) est composé de huit membres du conseil municipal et de huit membres nommés. Le FN pourra se consoler de ne pas y siéger politiquement puisqu’un des membres de droit en est proche, M. Darniche.
M. Gabillas, conseiller FN, s’est amusé à qualifier la droite d’ « opposition collaborationniste » parce que M. de Redon prend le parti de ne lui laisser aucune place quand c’est de son ressort. M. Lorgeoux prend un malin plaisir à faire ressortir que ce n’est pas sa faute.
Tout le monde s’amuse bien, on aura de quoi commenter dans la presse, c’est formidable, mais le débat politique est nul.

  1. Les commissions non obligatoires : M. Lorgeoux souligne qu’elles sont instaurées « dans un esprit participatif » - tiens, tiens, on se réapproprie le vocabulaire de notre liste, mais pas d’illusion, uniquement dans le but de le vider de son sens. En effet, le maire a bien souligné par la suite qu’il était, avec le conseil municipal, le propriétaire et le détenteur de la décision. Tout cela est facultatif. De là à en conclure que la démocratie est facultative… Le vote se portait sur les commissions suivantes :
- la commission sur l’attribution des marchés pour les travaux supérieurs à 5 millions d’euros
- la commission des finances (12 membres dont deux de droite et une FN)
- urbanisme environnement
- affaires scolaires (9 représentants de la majorité municipale dont MM. Houry, Dupuis, Mmes Orth, Marquès, Géry, + Mmes Hermsdorff et Dewaele, et M. Gabillas)
- sport (12 représentants du conseil municipal, dont une seule femme pour la mairie, parité pour les deux de droite et Mme Vacher pour le FN).
- le comité consultatif sur la circulation (dont sécurité, etc) : on notera l’absence d’association cycliste, contrairement à la mandature précédente. Soit c’est un oubli, soit ils sont compris qu’en se réunissant tous les 18 mois, ce comité ne servait qu’à faire semblant de consulter.
- on finit le tour des commissions par les représentants de la mairie dans des commissions extérieures : territoire et développement, conseil d’administration des lycées et collèges, conseils d’école, bureau d’information jeunesse, contrat enfance,  office des sport (dont un de droite), le patronage des écoles, la mission locale.

Cela est conclu par une absence d’intervention.

  1. Vote des taux d’imposition pour 2014
On notera qu’aucune des oppositions n’a fait de commentaire… Pourtant, ils avaient quelques petites idées pendant la campagne – ou pas…

  1. Vote du budget : le gros morceau

Les chiffres principaux se trouvent dans la Nouvelle République de mardi. Mais on peut rappeler ces éléments :

Pas d'augmentation des taux communaux des taxes d'habitation, foncières, non bâtis et d’ordures ménagères, emprunt de 7 millions, augmentation dépenses de fonctionnement de 1,31% et des recettes de fonctionnement de 3,93% ; 1,2 millions de subventions aux associations.

Nous pourrons vous livrer les notes que nous avons prises sur les détails happés vol plus tard. La liste a été longue, car il n’avait pas eu de commission des finances pour dégager le terrain, et le maire s’est ingénié à faire remarquer combien elle était ennuyeuse. Nous pouvons saluer l’énergie vaillante de la conseillère municipale, Mme Baudat, visiblement extrêmement à l’aise pour égrener les chiffres. L’absence habituelle de gratitude de M. Lorgeoux (qui conclut d’un ton faussement comique « je vous remercie, je vous autorise à vous désaltérer), son ton condescendant pour lui proposer son aide (Eût-il mieux réussi qu’elle ? Peu probable à la vérité), sa façon de couper la parole à ses collaborateurs, rien n’a départi Mme Baudat de son sourire. Bref, la classe.

Au moment des interventions, on pourra souligner tout de même l’habile tentative de manipulation des chiffres par le maire pour dissimuler la gêne que crée l’endettement. D’un ton très léger, il veut faire croire que M. de Redon manie des chiffres erronés, parce que M. le maire préfère les chiffres actuels de l’endettement, plus flatteurs que ceux à venir : 115 € cumulé par habitant en 2013, 615 € prévu pour l’année en cours, que M. de Redon présente comme le double pour les contribuables, puisqu’en réalité seule la moitié des foyers est imposable.
M. de Redon, après avoir déploré d’avoir reçu les documents très tardivement sans les détails énumérés par Mme Baudat (haha, il va falloir s’habituer à découvrir plein d’infos lors du conseil même) analyse aussi la question des priorités : où sont l’emploi et la question de la démographie dans le budget proposé ? M. Lorgoux assure que les travaux publics sont une mine d’or pour les entreprises locales – on entend d’ici les commentaires.
Tout cela dit à l’adresse de M. de Redon d’un ton suffisant, sans jamais le regarder, l’invitant à conserver le ton de la « modestie politique »  puisque les électeurs l’ont choisi lui, Jeanny Lorgeoux. (C’est le moment dans ce texte où on peut rire, même rire jaune, bon).
Toujours la même pirouette qui balaye la validité de toutes les critiques et qui sert à décourager les vrais gens de s’intéresser à la politique : « vous êtes obligés de me critiquer, c’est le jeu démocratique ». Comme si tout cela était un jeu, que prendre la parole en conseil municipal n’avait aucun sens. Mais véritablement, pour affirmer que Jeanny Lorgeoux est bien décidé à faire ses choix tout seul.

A la suite de cela, il est remarquable qu’aucun conseiller d’opposition n’ait repris la parole !
Rappel : le règlement du conseil municipal, rédigé par l’équipe de M. Lorgeoux bien sûr, permet de reprendre la parole une fois, si on la demande ; c’est-à-dire de parler en deux fois. On peut donc corriger les leçons de morales – au risque bien sûr de se faire « corriger » une seconde fois, puisque c’est toujours le même qui a le dernier mot.

8.  Participation de la ville aux différents syndicats et différentes annexes.

9.    Plan de prévention des risques d’inondation

10.  Solliciter une subvention pour les travaux intérieurs de la fabrique Normant

Coût total : 5,3 millions HT dont 2,2 millions de subventions
Une analyse, qui n’a pas été faite par l’opposition lors du conseil municipal : cette subvention entre dans la négociation concernant Romorantin comme pôle de centralité. On peut donc vraiment se demander comment Jeanny Lorgeoux arrive à convaincre les institutions publiques de financer toujours des travaux d’embellissement de la ville, sans que les volets emploi ou qualité des services publiques n’entrent véritablement en ligne de compte.

11.  Logement sociaux avenue Nelson Mandela, immeuble en forme de bateau lavoir
Il s’agit de 8 logements construits par « 3F » pour 130 000 euros à répartir sur 2014, 2015, 2016.
M. de Redon demande à qui les logements sont destinés, mauvaise formulation, le maire ne comprend pas que la question est de savoir si ces logements seront adaptés à des personnes à mobilités réduites, par exemple, des personnes âgées. Car, encore une fois, le cahier des charges pour ces logements sociaux est inexistant. On se contente de faire du logement social, sans rien demander aux organismes bailleurs en échange des subventions accordées.

12.  Achat de terrains pour prolonger une voie
La conséquence, remarquée par la droite et reconnue volontiers par la mairie, est de rendre service aux propriétaires quand c’est possible, en faisant de ces terrains des candidats à la viabilisation.

13. La politique en faveur de la jeunesse
De belles paroles furent prononcées, annonçant un soutien à l’éducation populaire, l’accompagnement de projets relatifs aux initiatives prises par les jeunes eux-mêmes, la promesse que des suites réelles seront données au dossier « Romo demain ». Un peu de rêve en fin de conseil.

12 bis. Utilisation des installations sportives par les lycées, moyennant 14 000 euros pour le lycée C. de France, et 7 000euros pour le lycée Denis Papin.

14. 1/3 de page chacun à M. le Maire et aux 2 oppositions du Conseil Municipal  dans la revue « Romo Dialogue ».

  1. Une contractuelle est embauchée pour un an renouvelable sur la question du commerce de proximité, plaçant l’Arca comme intermédiaire privilégié avec la mairie sur ces sujets. Il s’agit en effet d’Isabelle Brandissou qui tenait un commerce de décoration place de la Paix et qui était élue présidente de l’Arca jusqu’à récemment.


Aucune question diverse n’a été posée… Ainsi l’ordre du jour donné par la mairie satisfaisait pleinement tous les nouveaux élus…

Au secours, les Romorantinais ont élu ceux qui n'avaient rien à dire !


Fin de la séance 22 h 40.

Aurélia Stedransky pour Dialogues à gauche 

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